Près d’un lac (20:48)

Gisèle Benoit / Podcasts  / RelaxSons – Le printemps (Ambiance)  / Près d’un lac (20:48)

Près d’un lac (20:48)

Espèces en vedette : gélinotte huppée, pic mineur, merle d’Amérique et paruline à croupion jaune. Après la transition au piano : tamia rayé, troglodyte des forêts, écureuil roux et castor.
(Enregistré dans le Nord de l’Ontario, Canada)

 

La forêt ceinturant le lac sert d’habitat à l’avifaune. Au printemps, les oiseaux mâles chantent pour délimiter leur territoire, attirer une partenaire et tenir les rivaux à distance. À défaut d’une syrinx développée, certaines espèces utilisent une partie de leur corps pour transmettre leurs messages. C’est le cas de la gélinotte huppée dont les tambourinements proviennent du déplacement d’air produit par de vifs battements d’ailes. La performance du coq a lieu sur un promontoire en sous-bois où les basses fréquences de chaque tambourinage se propagent au loin. Si vous entendez ce son particulier en forêt, sachez qu’il vous sera difficile d’évaluer avec exactitude la distance vous séparant de la gélinotte huppée. En prêtant l’oreille, on entend le coq voisin tambouriner pour défendre sa position. L’histoire se répète chez les pics qui tambourinent en utilisant leur bec comme marteau. Les troncs creux d’arbres morts procurent une meilleure résonance que les troncs d’arbres vivants. Chaque espèce de pics a sa cadence rythmique. Toutefois, celle du pic mineur est de loin la plus connue.

 

Les cris du huart à collier révèlent la présence du lac tout proche. En portant attention aux bruits secondaires, il est possible d’entendre un castor gruger l’écorce d’une branche de tremble. Un merle d’Amérique et une paruline à croupion jaune chantent tour à tour près du tronc de tambourinement de la gélinotte huppée.

 

Une brève transition au piano nous éloigne momentanément du lac. Bienvenue dans l’univers bruyant d’une colonie de tamias rayés! Ce petit rongeur vit habituellement en solitaire. Toutefois, si la nourriture abonde (samares, noisettes, etc.), le tamia rayé peut restreindre son aire vitale et s’accommoder du voisinage de ses semblables. À la moindre contrariété ou inquiétude, un membre de la colonie lance des cris d’alarme stridents tit tit tit tit pouvant être répétés pendant plusieurs minutes sans interruption. Les autres tamias répondent par une cacophonie de tit résonnant d’un bout à l’autre de la forêt. Le tamia rayé émet aussi un son territorial agréable constitué d’une longue série de tchouk. Le chant du troglodyte des forêts et les tambourinements de la gélinotte huppée et du pic mineur accompagnent l’exubérante colonie de rongeurs.

 

L’écureuil roux partage le même habitat que le tamia rayé. Son cri territorial est un caquetage narquois et nasillard de quelques secondes, souvent précédé ou suivi de cris stridents ou de gloussements agressifs. Le ton monte quand deux écureuils voisins se lancent des injures.

 

Un retour au lac, en soirée, permet de découvrir l’environnement sonore du castor. Les Amérindiens le surnomment Amik, le petit frère qui parle, en raison de la ressemblance entre ses vocalises et les vagissements d’un enfant. Contrairement au tamia rayé et à l’écureuil roux (deux espèces diurnes), le castor s’active principalement au crépuscule et durant la nuit. Le meilleur endroit pour observer son comportement et entendre sa voix s’avère les parages de sa hutte. Cette randonnée prend fin en compagnie d’une famille de castors occupée à grignoter des écorces, des branchettes et des feuilles de trembles, non loin de sa cabane sur la rive du lac. Amik, le petit frère qui parle, le huart à collier et les rainettes crucifères jouent les dernières notes…

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